Swans
Marco Barotti

Swans

Sint-Pietersbrugje, Moen
,

Œuvre

L'installation est active tous les jours de 10h à 19h.


Cygnes semble être un nom innocent, voire naïf pour désigner cette intervention radicale mais subtile dans la nature. Il y a beaucoup d’ironie dans cette installation, qui se compose de huit antennes paraboliques, sept blanches et une noire. Les antennes représentent la puissance de la télévision et des médias de masse. Il s’agit d’objets qui sont mis au rebut par notre société. Prenant vie grâce au son, au vent et à l’eau, ces cygnes flottent paisiblement et s’intègrent harmonieusement à la nature environnante. Des enceintes montées sur les antennes paraboliques forment la tête des animaux. Deux couches sonores – des basses fréquences et une respiration humaine passant à travers des cuivres – confèrent voix et mouvement aux oiseaux. Via huit canaux audio distincts, le son est porté par les cygnes, qui prennent vie et remodèlent le paysage. L’image est double : elle suscite à la fois un sentiment de dégoût et une sensation intime de familiarité. Elle prend l’environnement naturel en otage et provoque le public en le confrontant à une apparition hybride de déchets technologiques et de vie animale. Impossible de ne pas y voir la main omniprésente de l’homme, telle une sorte de dieu : voilà comment l’homme se comporte envers la nature. 

Lieu

Location exacte GPS: 50°46'42.6"N 3°22'45.9"E


Le pont Sint-Pietersbrug à Moen offre un tableau à la fois historique et idyllique, montrant à quoi ressemblait un canal typique au 19e siècle. Ce pont enjambe un vieux bras du Canal Bossuit-Courtrai, qui relie l’Escaut et la Lys et dont l’origine remonte à 1861. Son lit de 15,4 kilomètres de long a été creusé à la main, nécessitant le travail de mille deux cents ouvriers pendant trois ans. 18 ponts ont également été construits, dont le Sint-Pietersbrugje. Le lit est très étroit par rapport à nos normes actuelles, mais sur l’ancien bras du canal, les dimensions sont restées inchangées. À l’origine, cette voie navigable était conçue pour des bateaux de 300 tonnes. Élargi dans les années 80, le canal accueille aujourd’hui des bateaux allant jusqu’à 1350 tonnes. Le Sint-Pietersbrug est lui aussi assez rare : peu de ponts levants en fer du 19e siècle subsistent aujourd’hui. C'est pourquoi la ‘Vlaamse Waterweg’ a récemment rénové cette pièce d'histoire. Le gardien du pont le lève encore manuellement en tournant une roue, la force à exercer étant toutefois modérée grâce au système de contrepoids et d’engrenages. Le pont a servi pendant plus d’un siècle : des états de service respectables qu’il convient d’honorer.  Il enjambe passé et présent, et relie désormais également l’art et la nature. 

Artiste


Marco Barotti est un artiste multimédia italien qui vit à Berlin. Après des études de musique, il s’est mis à fusionner le son et les arts visuels.  Il invente et maîtrise un langage artistique dans lequel une ère fictive, post-futuriste, s’exprime au moyen d’interventions sonores cinétiques, dans des environnements naturels et urbains. À l’aide de technologies audio, d’objets de consommation et de déchets, il fabrique des sculptures mouvantes actionnées uniquement par le son. Son art vise la création d’un « écosystème technologique » jouant sur les ressemblances avec les animaux. Ses installations sont conçues comme une métaphore de l’impact anthropique sur la planète et l’environnement. Des expositions sont consacrées à Barotti dans le monde entier, comme à la Galerie Saatchi à Londres.