Observatory
Œuvre
Implanté sur une petite île de la Lys, Observatory est un objet silencieux qui invite à réfléchir au lien précaire entre l’homme et l’environnement. Cette installation minimaliste se présente sous la forme d’un dôme géodésique : une structure à la fois légère et solide, constituée d’un réseau de triangles reliés entre eux. Le premier de ces dômes fut conçu pour accueillir un planétarium. Plus tard, d’autres ont été utilisés pour des applications industrielles ou servi d’espace d’exposition, contribuant à la popularité de cette structure. Propice à l’expérience mystique, le dôme épuré est souvent présent également dans l’architecture chrétienne et perse. Observatory intègre toutes ces fonctionnalités. Le dôme du silence offre au visiteur un espace où se retirer. À l’intérieur, assis sur un banc, ce dernier observe le paysage environnant comme à travers un objectif, encerclé par le dôme, tandis que des éléments architecturaux internes minimalistes entament un dialogue avec ce paysage. Un bassin situé en contrebas, faisant écho à la Moleneiland et au barrage, collecte l’eau de pluie. Il peut déborder, ou au contraire s’assécher lorsque la pluie se fait rare. L’impact écologique de l’homme sur l’eau et de l’eau sur l’homme est exploré localement et aussi subtilement que possible. Durant le parcours artistique, l’eau et d’autres éléments naturels ont le champ libre sur les matériaux de l’installation. Cette intervention interroge notre relation avec l’environnement naturel et bâti dans lequel nous nous trouvons quotidiennement. Dans quelle mesure restons-nous attentifs dans un paysage fait d’interventions artificielles ? Comment formons-nous nos paysages naturels et urbains et comment ceux-ci nous forment-ils ? Il s’agit d’un interespace symbolique entre ville et nature, en quête d’apaisement.
Lieu
Location exacte GPS: 50°51'13.3"N 3°18'10.7"E
Harelbeke est brillamment parvenue à se refaire une place en tant que ville au bord de la Lys. Dans le cadre du projet Seine-Escaut, des travaux par le Vlaamse Waterweg tout au long de la Lys visent à permettre la navigation de bateaux plus grands et plus lourds. Augmenter le transport sur l’eau permet de réduire les files de camions sur les routes et contribue ainsi à un cadre de vie durable. Harelbeke participe à cette transition et peut être fière de son nouveau visage au bord de la rivière. La Moleneiland (île du moulin), où le dôme du silence est une sorte d’île dans l’île, a été réaménagée, avec à la pointe une plateforme d’observation et, se dressant fièrement comme un monument, le portique de levage rénové de l’ancien barrage. La Moleneiland est accessible depuis le centre-ville grâce à un élégant pont tournant pour cyclistes et piétons. L’ancien bras de Lys a été reconnecté à la rivière et l’eau coule à nouveau jusqu’aux moulins Banmolens. Le barrage offre une bonne protection contre la sécheresse et les inondations, mais constitue un gros obstacle pour la vie sous-marine. Pour y remédier, une échelle à poissons a été aménagée. Ce passage où coule une eau peu profonde avec un courant rapide permet à nouveau aux poissons de remonter ou descendre la rivière. Tout cela peut être admiré depuis la passerelle au-dessus du passage. Une grande attention est ici portée à la restauration de la rivière, à la verdure, aux loisirs et à l’aspect durable, rendant la Lys plus vivante que jamais.
Artiste
L’artiste belge Kevin Trappeniers (°1985) a suivi un master en études culturelles à Louvain. Il conçoit des œuvres visuelles apaisées, entre théâtre et arts visuels. Il évolue librement entre différentes disciplines artistiques, qu’il mêle également dans le théâtre et l’espace public, maîtrisant un langage artistique feutré, visuel, physique et souvent sans paroles. Son travail se concentre sur la présence et l’absence humaines, l’identité et la spatialité, et les relations interhumaines dans notre société actuelle. Par le biais de son asbl Stray Light, il crée son propre art visuel et collabore avec d’autres artistes et professionnels de divers domaines. Cette production est le fruit d’une collaboration avec C-TAKT, une plate-forme pour les jeunes talents transdisciplinaires.